C’était au château de Vaux-le-Vicomte, sur les bords d’un bassin. Des enfants jouaient innocemment. Inconscience des jeunes années, rafraîchissante désinvolture, insouciance de l’avenir...

Il y avait alors de l’eau, de l’herbe, des feuilles vertes…

 

La photo a passé, les couleurs ont fané, ont fané comme ces coupures de presse sédimentées dans le terreau du temps, ces coupures qui jaunissent et s’accumulent telles des feuilles mortes, feuilles mortes de notre vieille histoire humaine.

 

Ce qu’elles disaient est arrivé, s’est produit, a eu lieu. Et maintenant, chers enfants, les dés sont jetés. Gardez votre salive et retenez vos larmes car toute eau est précieuse, vous en aurez besoin.

Voyez ces paysages à pétrifier vos âmes ! Vous n’aurez plus qu’à vous y faire guetteurs d’horizons, pisteurs de firmament, scrutant hébétés la venue de rosées improbables dans des cieux blancs d’acier, d’acier trempé aux folies de vos aïeux.

Et vous marcherez, marcherez, marcherez… Titubant dans les sables de vos hallucinations, pèlerins des poussières, hagards sur la terre brûlante, vous demandant, gorge en feu, mains tremblantes : Quel temps pourra-t-il faire demain, qui ne soit, encore et toujours, de nos parents le legs ?